Moncef avait acheté une télévision, mais il s’était rendu compte qu’il serait plus facile, et surtout moins cher, de demander à ses trois fils de regarder une peinture à la place. En plus, il n’aurait pas besoin de payer le câble. Ainsi, il décida de retourner la télévision pour un remboursement.
« Je ne peux pas faire le retour, mentionna le jeune préposé qui l’avait accueilli. Nous avons une politique de retour de 90 jours.
- Et bien il n’est jamais mentionné nulle part de quel type de journée il est question. En Antartique, par exemple, une journée peut durer des mois. Êtes-vous déjà allé en Antarctique?
- Oui, une fois.
- Vous savez donc que les journées peuvent être longues. Je croyais que la politique de retour avait été conçue pour ce pays.
- Monsieur, vous avez eu la télévision pendant plus d’une année, vous n’avez pas la facture, vous n’avez pas la télécommande, vous n’avez même pas la boîte. En plus, la télévision est abîmée. Nous ne pourrons pas la revendre.
- Je ne vous demande pas de la revendre! s’étonna Moncef. Je vous demander de me faire un retour.
- Je ne peux pas procéder au retour, monsieur. Je suis désolé.
- Quel est ton nom, jeune homme?
- Benoît.
- Benoît, je te considère comme un membre de ma famille. Refuserais-tu un retour à un membre de ta famille?
- Bien sûr que non », murmura le jeune homme.
Immédiatement, il procéda au retour et remis à Moncef son argent. Satisfait, celui-ci se prépara à partir.
« Un instant! Vous ne m’avez pas versé les intérêts! s’exclama Moncef.
- Quels intérêts? bafouilla le jeune homme.
- Et bien! Je peux voir que vous avez de l’avenir dans ce magasin si vous ne savez même pas ce qu’est l’intérêt! Vous avez eu mon argent pendant plus de 90 jours, vous l’avez dit vous-même. Je mérite donc d’être compensé financièrement. Si tu demandes de l’argent à la banque, ils vont demander à ce que tu les rembourses en plus d’un certain montant. C’est ce qu’on appelle de l’intérêt.
- Mais monsieur, vous avez profité d’une belle télévision neuve pendant un an.
- Bon, bon, puisque c’est comme ça! s’énerva Moncef. Mais considères-toi comme le mouton noir de la famille à partir de maintenant! »
Moncef quitta le bâtiment, légèrement en colère. Puis, repensant à ce qu’il avait promis au préposé, il songea: « Il va falloir que j’annonce la mauvaise nouvelle à mon fils le plus vieux ».
No comments yet.